Ce jour là, midi était déjà passé et, fâché,
Le soleil, derrière la dune s'était couché,
Emportant avec lui son amie de toujours,
La Lune, ce témoin de tant d'amour.
Pourquoi, ô Lune ! ne reviens-tu pas ?
Amie fidèle, des poètes la muse,
Déesse inspiratrice de mes pas,
As-tu peur que ma passion s'use ?
Sans toi, je vogue seul, à la dérive,
Sans jamais rencontrer de dimanche,
Comme un oiseau, pauvre grive,
À la recherche de la salvatrice branche.
Si l'océan de mes pensées, ma déchéance,
N'est peuplé que de vagues déferlantes,
Me laisseras-tu quand même, un jour ma chance,
En faisant une réapparition fracassante ?
Ce jour là viendra. Tu me l'as appris
Quand je t'ai vue éclairant ma détresse ;
Les yeux brouillés, pleins de tendresse,
Me regardant t'imaginer, tu as souri.