extrait de : Mélancolie des souvenirs et autres démons / Spleen  (receuil en attente d'éditeur)


La Ville


Seul je marche, à l'image de cette grande foule
Car, comme elle, je suis balancé par ta houle.
Gestes machinaux, calculés au plus juste ;
Perfections suprêmes, tout, toujours, s'ajuste.

Avec toi, tout doit être précis, rien d'inutile !
À l'instar de ce qui est construit sur ton île,
Ce béton dont notre vie est, partout couverte.
L'on ose te dire à jamais ouverte,

À nos désirs, nos ambitions mais, c'est ta folie
Qui, malgré nous te fait de loin si jolie.
Ville tentaculaire, chaque jour tu t'étends ;
Ville sourde, jamais nos plaintes tu n'entends.

Je suis à l'image de cet oiseau, pauvre moineau
Étendu là, sur ce trottoir, dans ton eau,
Victime de ta soif de vie, que tu prends par bride.
En fait, nous sommes tous victimes de ton vide,

Cette illusion dont tu te pares pour nous
Qui seront toujours, devant toi à genoux.
Tu te nourris de nous, de nos pauvres âmes,
Paris ! ta beauté et ta joie, viennent de nos drames !



Mélancolie des souvenirs et autres démons



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