Serait-ce mieux dans le désert ? De préférence
Un désert de glaces où tout, mon cerveau, mes sens,
Et plus encore, hibernerait de bonheur. Existe-t-il
Ce lieu de paix, dépourvu de ces parasites futiles
Qui sans cesse me détournent de son absence ?
Le désert, oui, un lieu fait de vide et de silence,
Pour qu'aucun son, aucune chose, des plus banales
Aux plus insolites, ne puisse, de ma mémoire bancale
Faire resurgir sa présence. Ô mes amis, mes souvenirs,
Pourquoi êtes-vous si capricieux ? Au moindre bruit
Vous arrivez, ne partant que pour mieux revenir,
Fatiguant mon être par trop de plaisir. Fruits
De ma passion, je veux vous fuir, mais
Si j'y arrivais, je ne m'en remettrais jamais...